Le Honduras rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan

Relations diplomatiques

Le Honduras a officiellement rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, devenant ainsi le quatorzième pays à abandonner la reconnaissance de l’île. La célébration de l’événement s’est tenue ce dimanche 26 mars 2023 à Pékin, où les autorités honduriennes ont annoncé la rupture de leurs liens avec Taipei, juste avant la photo officielle sous les ors de la république chinoise.

Dans un communiqué publié par le ministère chinois des Affaires étrangères, les deux gouvernements ont indiqué la reconnaissance mutuelle et l’établissement de relations diplomatiques. « Laissez-nous adresser ce message aux autorités taïwanaises : promouvoir l’indépendantisme et le séparatisme à Taïwan, aller à l’encontre de la volonté et des intérêts de la nation chinoise (…) est une impasse », a souligné le chef de la diplomatie chinoise, Qin Gang.

La Chine, qui applique le « principe d’une seule Chine », ne permet pas aux pays étrangers d’avoir des relations diplomatiques simultanément avec elle et avec Taïwan. Enrique Reina, ministre hondurien des Affaires étrangères, avait notifié Taïwan de « la décision de rompre les relations diplomatiques » dans un communiqué publié samedi soir.

En réponse, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, a accusé le Honduras de « se faire des illusions » au sujet des promesses chinoises d’aide économique. Il a également accusé Tegucigalpa de surenchère ces dernières semaines afin d’obtenir des financements. Enrique Reina avait invoqué « les besoins énormes » du Honduras en matière économique et le refus de Taïwan d’augmenter son aide pour justifier la volonté d’instaurer des relations avec Pékin.

Le bureau de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a réagi à la rupture des relations diplomatiques en la qualifiant « d’une série de coercitions et d’intimidations de la part de la Chine ». Dans un message sur Facebook, elle a jugé « regrettable » la décision du Honduras de rompre ses liens avec Taïwan. Elle a par ailleurs souligné que Taïwan n’allait pas se lancer dans une bataille vide de sens avec la Chine pour conserver des alliés.

La Chine cherche à isoler diplomatiquement Taïwan depuis l’arrivée au pouvoir de Tsai Ing-wen en 2016. Tsai Ing-wen est issue d’un parti traditionnellement favorable à l’indépendance. Parmi les États qui ont encore des relations diplomatiques avec Taïwan figurent le Vatican, l’Eswatini (ex-Swaziland), le Paraguay, des nations insulaires du Pacifique ou encore Haïti.

Ce nouveau revers diplomatique intervient alors que Tsai Ing-wen doit partir mercredi pour un voyage chez deux de ses derniers alliés, le Belize et le Guatemala. Elle devrait faire escale aux États-Unis, une initiative condamnée par Pékin.