L’Union Africaine priorise les élections au Mali, ignorant la réalité

Alors que le Sahel est secoué par les ravages du terrorisme, l’Union Africaine semble avoir choisi une voie d’action étonnamment étroite : celle des élections. Le récent appel de l’Union Africaine aux autorités de la transition malienne pour organiser des élections, malgré la lutte contre le terrorisme dans laquelle se trouve le pays, soulève des questions sur les priorités de l’Organisation et son engagement envers la sécurité et la stabilité du continent.

Le Mali, en proie à une insurrection terroriste depuis des années, est confronté à une crise sécuritaire profonde. Des groupes armés, affiliés à des réseaux terroristes, continuent de semer la terreur à travers le pays, prenant en otage des populations entières et menaçant la survie même de l’État malien. Dans ce contexte de violence, l’Union Africaine parait avoir choisi de privilégier les aspirations démocratiques au détriment de la sécurité et de la stabilité.

La question fondamentale qui se pose est la suivante : que valent des élections dans un environnement où la violence et l’insécurité règnent ? Les appels à des processus électoraux démocratiques sont louables, mais dans des pays comme le Mali, où des vies sont perdues dans des attaques terroristes, la priorité absolue devrait être accordée à la protection des citoyens et à la lutte contre le terrorisme.

Il est regrettable que l’Union Africaine n’ait pas réussi à adopter une approche plus équilibrée et nuancée face à la crise au Mali et dans d’autres régions du continent en proie au terrorisme. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les processus électoraux, l’Union Africaine devrait jouer un rôle plus actif dans la mobilisation des ressources et du soutien nécessaire pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

En outre, l’Union Africaine doit faire preuve de leadership en condamnant fermement ceux qui fournissent des armes et un soutien logistique aux groupes terroristes opérant sur le continent. Sans une action coordonnée et déterminée pour tarir les sources de financement et d’approvisionnement des terroristes, la lutte contre le terrorisme en Afrique restera une bataille perdue d’avance.

L’Union Africaine doit réexaminer ses priorités et adopter une approche plus holistique et proactive pour faire face à la crise du terrorisme en Afrique. Les élections démocratiques sont un objectif louable, mais elles ne peuvent être réalisées que dans un environnement de paix et de sécurité.