Afrique du Sud / La bataille pour la reddition de comptes : Jacob Zuma et les frais juridiques

Cette semaine, en Afrique du Sud, le procureur de l’État et la Présidence ont intensifié leur lutte pour contraindre l’ex-Président Jacob Zuma à rembourser plus de 1,5 million de dollars (29 millions de rands) de frais juridiques engagés pour sa défense contre les accusations de corruption. Dans une affaire qui remonte à deux ans, la Cour suprême d’appel a ordonné au procureur Isaac Chowe de prendre des mesures, y compris une action en justice, pour récupérer les fonds avancés par l’État pour les frais juridiques de Zuma.

Le cœur du litige réside dans la revendication de Zuma selon laquelle l’État devrait assumer l’intégralité de ses frais de justice, arguant de son innocence dans les multiples affaires de corruption qui le visent. La Cour suprême d’appel a souligné qu’autoriser les fonctionnaires à utiliser les ressources de l’État pour échapper aux poursuites constitue une subversion de l’intérêt public, un précédent que le gouvernement sud-africain est déterminé à contrecarrer.

Cette action en justice survient à quelques mois seulement de la prescription potentielle des accusations contre l’ancien Président, ajoutant une urgence supplémentaire à la demande de remboursement. Le procureur de l’État a clairement déclaré que l’objectif est d’obtenir une ordonnance forçant Zuma à rembourser intégralement les frais de justice payés par l’État pour ses affaires pénales, ainsi que tout litige connexe.

Les antécédents judiciaires remontent à 2006 et 2008, lorsque les avocats de Zuma ont sollicité l’aide du procureur général pour couvrir les frais de justice. Cependant, la Haute Cour a tranché en faveur de l’État, affirmant que ce dernier n’était pas responsable des dépenses personnelles de l’ancien Président. La cour a estimé que la bataille juridique de Zuma était de nature personnelle et ne devait pas être financée par les contribuables.

Actuellement confronté à 16 chefs d’accusation, dont la fraude, la corruption et le racket, liés à un contrat d’achat d’équipement militaire de plusieurs milliards d’euros, Zuma se trouve dans une position délicate. Le fabricant d’armes Thales est également inculpé dans cette affaire, faisant face à des allégations de versement d’un pot-de-vin important à l’ancien Président.

>> Relire l’article L’Afrique du Sud dénonce Israël devant l’ONU, alléguant des violations de la Convention sur le génocide après l’attaque du Hamas

Adama SAWADOGO