Afrique du Sud / Les défis croissants de l’ANC : Jacob Zuma suspendu, la stabilité politique en question

Lundi, le Comité exécutif national (NEC) de l’ANC a annoncé la suspension de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma en raison de “mauvaise conduite”, marquant un tournant significatif dans la politique du pays. Cette décision intervient après que Zuma ait créé son propre parti, uMkhonto Wesizwe (MK), et a annoncé son refus de soutenir l’ANC lors des prochaines élections, accusant le parti de s’éloigner des “valeurs fondamentales” héritées de Nelson Mandela.

Contrairement à une expulsion immédiate, le NEC a opté pour une procédure disciplinaire, reportant la suspension au Comité de discipline après les élections générales prévues entre mai et août. Cette démarche vise à éviter des conséquences potentiellement désastreuses pour l’ANC, surtout dans des provinces clés telles que le KwaZulu-Natal et le Gauteng, où le parti est déjà confronté à une perte de pouvoir imminente.

Les tensions au sein de l’ANC sont exacerbées par la décision de Zuma de ne plus soutenir le parti historique, entraînant des préoccupations quant à son impact sur le vote. Les statuts de l’ANC stipulent que le soutien à des organisations politiques autres que celles alliées au parti constitue une “mauvaise conduite”.

Fikile Mbalula, Secrétaire général de l’ANC, a expliqué que Zuma avait été exclu des réunions du NEC depuis son incarcération pour avoir ignoré une ordonnance du tribunal. Cette situation soulève des interrogations sur la stabilité politique de l’ANC à l’approche des élections, avec un ancien président de longue date devenu une force dissidente.

Les prochains mois seront cruciaux pour l’ANC, confronté à la nécessité de maintenir son unité tout en naviguant à travers les défis posés par la dissidence de Zuma et les pressions électorales imminentes.

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Adama SAWADOGO